Ciné-Spi du 9 avril 2022
Retour sur le Ciné-Spi du samedi 9 avril 2022 :
Nous avons présenté le film Mandarines. 25 personnes ont participé à cette journée et ont été enthousiasmés tant par le film que par le débat.
Mandarines : Le réalisateur, Zaza Urushadze, est géorgien, l’action se déroule en Abkhazie (province géorgienne). Le récit mêle les destins de l’Estonie et de la Géorgie. Mandarines est une coproduction entre ces deux pays. Le film a été nommé aux Oscars et Golden Globe du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l’Estonie en 2015.
Mandarines a été nommé aux Oscars et Golden Globes du meilleur film en langue étrangère en 2015. Il a remporté 14 autres prix dans des festivals internationaux. Il est sorti en 2016 en France.
Le film ne s’attarde pas sur le conflit guerrier ni les aspects politiques. Le réalisateur a souhaité concentrer son propos « sur la difficulté de se comporter de manière noble et de conserver un visage humain en de pareilles circonstances. » Quelle réponse peut offrir l’hospitalité pour contrecarrer la bêtise et la violence ? Les thèmes du film sont la vie, la mort, la vengeance, le pardon, la réconciliation. Comment rester humain dans une situation de guerre ? Mandarines aborde aussi la question des racines, de l’attachement à la terre et de l’appartenance à un lieu de vie. Les deux ennemis ont pu apprendre à se connaître, se découvrir solidaires et se pardonner. Le message du film est le suivant : l’absurdité de la guerre, le rejet de la haine, l’accueil de l’autre, l’acceptation de la différence, la tolérance. Mandarines n’est pas un film de guerre mais un récit profondément humaniste, pacifiste, simple sans être simpliste ni moralisateur. Pourquoi ce titre, Mandarines ? Cf interview de Zaza Urushadzé : Les mandarines symbolisent évidemment le soleil et une force vitale qui résiste au milieu de la dévastation. Pour Margus, qui les cultive, c’est son lien à sa terre, à tout le travail qu’ont fourni ses ancêtres, la raison pour laquelle il n’a pas pu quitter les lieux. C’est aussi une représentation assez cruelle puisqu’il n’y a plus personne pour les admirer ou les déguster. Le mandarinier est également le symbole du territoire d’Abkhazie, aux yeux des Géorgiens. Le titre s’est présenté dès le début du tournage. Ensuite, j’ai eu des doutes. Doutes d’auteur, du producteur. On pouvait provoquer une confusion avec un film sur l’agriculture… Mais finalement, il se retient bien. Ces mandariniers du film se tiennent dans l’espace restreint que nous avons créé en tentant d’y enclore le monde entier. »
Anne-Cécile Antoni et Philippe Cabrol