Persona
Comme tous les mercredis, nous continuons notre cycle des films du FCC à voir ou à revoir. Aujourd’hui, le film : Persona d’Ingmar Bergman programmé au 2ème Festival Chrétien du Cinéma en janvier 1999 : et dont le thème était : L’Autre : Miroir et Mystère.
Suède – 1965 – 84 minutes
S’il est un film qui traite du thème du ce festival, L’Autre : Miroir et Mystère, c’est bien celui-ci. Le mystère d’Elizabeth, une comédienne murée dans le silence se heurte au miroir que lui tend Alma son infirmière devenue son double ; les deux femmes vont se chercher, s’affronter, se ressembler jusqu’à se substituer l’une à l’autre sans que les masques (premier sens du mot latin « persona » dans le théâtre antique) tombent tout à fait.
Il ne faut pas compter sur Ingmar Bergman pour mâcher le travail et fournir au spectateur une bouillie prédigérée d’explication univoque à ces jeux dangereux.
En revanche on peut lui faire confiance pour composer avec ces deux visages de femmes un fascinant duo de gros plans dans un décor qui lui est cher, ce paysage suédois où terre et mer se mêlent aussi dans un jeu de miroir et de mystère.
Quelques images à ne pas laisser s’échapper si l’on veut, sinon déchiffrer, du moins goûter pleinement les beautés du film. Dès le pré-générique : les deux charbons d’un arc électrique se rapprochent ; les différents morceaux d’un appareil de projection se succèdent à l’écran ; des fragments d’actualités cinématographiques ; des corps allongés sur des draps semblent morts ; un petit garçon dessine les contours d’un visage. Cet enfant reviendra dans le cours du film, comme l’image des charbons électriques… Images-miroirs, fragments de mémoire enfouis dans l’ombre : tout est signe dans un films de Bergman.
(Texte tiré du livret du festival en 1999)
Vous pouvez cliquer sur ce lien pour voir le film en version originale sous titrée en français :