La Nuit du 12
En direct du Festival de Cannes : La Nuit du 12 de Dominik Moll
Librement inspiré de l’excellent roman-reportage de Pauline Guéna 18.3 : une année à la PJ, Dominik Moll, dans un film rythmé et puissant, renouvelle très heureusement le sujet rebattu des cold cases. Avec le cas de Clara, une jeune fille brûlée vive par un inconnu que Yohan (excellent Bastien Bouillon) et son équipe, malgré tous leurs efforts, ne parviendront pas à identifier (dès le début du film on nous dit que l’histoire fait partie des 20% des enquêtes de la PJ restées non résolues). Un féminicide donc au centre du film qui, par touches successives, nous fait réfléchir à un monde où, comme le dit une policière, ce sont les hommes qui tuent et ce sont les hommes qui enquêtent. Un monde où rampe dans certains esprits l’idée lamentable que finalement, les femmes tuées pourraient l’avoir un peu cherché. Les policiers, la juge d’instruction, aux prises avec un manque chronique de moyens, sont montrés avec nuances et empathie. Une sorte d’anti Bac Nord, finalement.
Rédaction : Signis