Bread and roses

De retour du Festival de Cannes : Présentation du film : Bread and Roses

Séances Spéciales

Nationalité : U.S.A., Afghanistan

Genre : Documentaire

Durée : 1h50min

Date de sortie : Prochainement

Réalisatrice : Sahra Mani

Acteurs principaux :

Bread and Roses offre un regard puissant sur l’impact sismique des conditions de vie et des droits des femmes après que Kaboul soit tombé aux mains des Talibans en 2021. Le film suit trois femmes en temps réel alors qu’elles se battent pour retrouver leur autonomie. Mani rend compte de la résilience et de l’esprit des femmes afghanes grâce à sa description intime et crue de leur déchirante souffrance.

15 août 2021 : sur fond d’une claire montagne désertique se détache une armada d’hommes coiffés de turbans noirs. Par centaines ils marchent vers Kaboul. Impressionnant ! Ce sont les talibans. Parallèlement, dans les rues adjacentes on rencontre les seules femmes autorisées à sortir, celles qui sont fiancées ou mariées.

Cette génération de femmes éduquées – qui exercent des métiers comme chirurgien-dentiste etc. – décidera de lutter contre les mœurs rétrogrades qui vont leur être imposées car, à cet effet, sera même créé un « Ministère pour la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice ». Nous restons médusés devant les images de ce film construit comme un documentaire qui inclut des vidéos réalisées avec leurs téléphones portables ; en tant qu’activistes elles fomenteront une révolution civile dont les contours décidés ne seront surtout pas la violence. Et pourtant à les voir manifester (banderoles, défilés, tags, tracts, de jour comme de nuit) un sentiment ambigu nous étreint. Elles sont à la fois encadrées par la police locale censée les protéger – alors qu’ils ne s’avisent même pas d’attaquer les militaires qui les encerclent avec des gaz lacrymogènes. Quel courage et quelle volonté de continuer à lutter pour défendre le droit à l’éducation, au travail et… à la rémunération, celle-ci étant synonyme d’indépendance (donc de liberté), alors qu’elles se voient emprisonnées, battues, assassinées, et même trahies par certaines d’entre elles. Le propos politique porté par le réalisateur nous afflige mais nous dépasse.

Philippe Cabrol

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