Locust
En direct du Festival de Cannes : Locust
Locust nous plonge dans le Taïwan de 2019, en pleine révolte populaire, aux côtés d’une jeunesse désenchantée qui crie sa rage de vivre.
Le film s’ouvre sur une citation de Martin Luther King « L’émeute, c’est le cri des sans voix ». Les premières images montrent des manifestations sanglantes et violentes à Hong-Kong qui sont diffusées à la télévision, et tout de suite après la publicité du nouveau gâteau le Taïwan éclair. Quelle transition !
Le jeune héros, Zhong Han, de Locust est muet, à l’image de son pays qui n’a aucun droit sur le plan international tant géopolitique que stratégique. Il a une gueule d’ange sous laquelle se cache un voyou appartenant à une bande où violence, survie corruption et racket sont les maitres mots. En journée il aide ses parents et en soirée se déchaine dans des boites de nuit glauques.
Cette œuvre est un film de genre, à la fois tragique et romantique. Sa mise en scène rend hommage aux grands maitres du cinéma taïwanais et américain à travers les codes du néo-noir. En effet le réalisateur filme dans son pays natal et apporte sa singularité, tout en montrant des réalités socio-économiques et problématiques universelles sur le pouvoir, la justice, l’exploitation et la nature humaine.
Philippe Cabrol
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