Le Silence de la mer
Le Silence de la mer de Jean-Pierre Melville programmé lors du 9ème Festival Chrétien du Cinéma en 2006 et dont le thème était : Résister.
France (1949) 1h26min
Acteurs : Nicole Stéphane ; Jean-Marie Robain
1940. Un officier allemand est imposé comme locataire chez un homme et sa nièce. Plutôt gêné que conquérant, il cherche inlassablement à nouer le dialogue avec ses hôtes, leur parle de ses idéaux, de sa passion pour la France et sa culture, de l’avenir radieux de l’Allemagne et de la France qui se « marieront ». Son enthousiasme n’a d’égal que le mutisme affiché de ses hôtes qui résistent à sa présence par un silence tenace et manifestent ainsi de manière subtile leur hostilité à l’occupation allemande. Six mois passent. Tout change quand l’officier revient complètement ébranlé d’un bref séjour à Paris. Le monde bascule dans la barbarie. Les nazis veulent détruire la France, son âme et sa culture. Désabusé, il demande son affectation au front de l’Est, « pour l’enfer », et prend congé : il ne reviendra plus. Jean-Pierre Melville signe là une adaptation apparemment fidèle du roman de Vercors, dont le narrateur, l’oncle en voix « off », lit des pans entiers. L’atmosphère du roman est bien restituée. Cependant, Melville, qui adapte le roman sept ans après sa sortie, et sans l’accord de Vercors, ajoute sa touche personnelle : ajouts de plusieurs scènes, notamment lors de la permission à Paris, ajout d’un prologue…L’oncle et la nièce ont résisté par leur silence digne. L’officier allemand n’aurait-il pas pu lui aussi résister, par exemple en désertant pour de ne pas avoir à obéir à des ordres criminels ?
Bernadette Moreau (texte tiré du livret du festival en 2006)