Harka
En direct du Festival de Cannes : Harka de Lofty Nathan
Un film sur les lendemains qui ne chantent pas du printemps arabe initié en Tunisie fin 2010. Alternent pour nous raconter le destin cruel d’Ali, jeune taiseux et obstiné, la voix off de sa petite sœur et des scènes qui nous donnent à voir la cruauté de la vie des démunis de la société tunisienne : pauvreté, trafics minables et dangereux, corruption, désespoir. Le film décrit par le menu la solitude absolue du jeune Ali, si extraordinairement incarné par Adam Bessa au mutisme éloquent et au désarroi grandissant. Personne ne peut (ou ne veut ?) l’aider, ni ses proches qui luttent également pour leur survie, ni son patron, ni la police qui le rackette, ni l’administration… absolument personne. La photographie de toute beauté, que la caméra s’attarde sur les paysages arides ou scrute le visage fermé d’Ali, la mise en scène fluide et une direction d’acteurs irréprochable contribuent à l’efficacité de ce film discrètement, mais absolument bouleversant.
Rédaction : Signis