Tori et Lokita
De retour du Festival de Cannes :
Tori et Lokita des frères Dardenne
Entrés illégalement en Belgique, Lokita et Tori, celui qu’elle présente comme son petit frère vivent en foyer en attendant qu’elle obtienne sa régularisation. Pour Tori, c’est déjà fait, mais il y a une grande difficulté à prouver leur lien de parenté.
Ils courent… dans tous les films des frères Dardenne, les héros courent.
Les frères Dardenne font une fois de plus un film social, fidèles à leur univers cinématographique. Ils abordent la question de la situation précaire de deux jeunes migrants qui se sont rencontrés sur un bateau de migrants clandestins. Avec ce film, les deux cinéastes nous offrent un suspense dramatique et psychologique avec des plans rapprochés sur les corps et les visages (d’ailleurs le film commence sur un gros plan du visage de Lokita et se termine sur un gros plan du visage de Tori). Des plans sur les visages sont une constante dans la filmographie des frères Dardenne. En effet leur cinéma est imprégné de l’analyse d’Emmanuel Levinas : « le visage d’autrui m’empêche de tuer ».
Nous sommes avec ce film face à un constat d’un monde déshumanisé où le respect de la vie n’ plus grand sens, face à ces deux jeunes migrants vibrant de solidarité, d’empathie entre eux et de pureté.
Philippe Cabrol