Tokyo Sonata
Comme tous les mercredis, nous continuons notre cycle des films du FCC à voir ou à revoir. Aujourd’hui, le film : Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa, programmé au 13ème Festival Chrétien du Cinéma en 2010 et dont le thème était : D’ici & D’ailleurs.
Prix du Jury « Un certain regard » Cannes 2009
Pays : Japon, Pays-Bas, Hong-Kong.
Année de sortie : 2009, Durée : 1h59
Avec : Koji Yakusho, Teruyuki Kagawa, Kyôko Koizumi
Fasciné par Tokyo et la société japonaise, Kiyoshi Kurosawa part du général -le chômage, les valeurs familiales- pour s’intéresser au particulier d’une famille ordinaire de Tokyo dans le Japon contemporain.
Tokyo Sonata est le portrait cru et réaliste d’une famille japonaise peu à peu atomisée à la suite d’un mensonge initial : un père de famille cache à sa femme et à ses enfants qu’il a été licencié.
Le doute et l’incommunicabilité s’installent.
En cinéaste politique, Kurosawa démontre d’une façon à la fois cynique et chaleureuse comment le Japon est vu par le reste du monde. Il sait bien que les fondations de la société japonaise qu’il décrit restent coercitives, liberticides, empêchant les personnages de s’épanouir.
Mais la reconnaissance de la beauté et du sentiment du sacré que dégagent certains êtres et évènements de la vie, apportent enfin aux personnages une lueur et à chacun sa vérité.
Construit comme une structure musicale avec ses crescendos, ses pauses intimistes et ses envolées lyriques, ce film est une sorte de sonatine que la magistrale scène finale retranscrit à merveille.
L’art, la recherche du beau, serait-il une réalité qui transcende les frontières et puisse contribuer au salut de l’homme ?
Michelle Hottier (Texte tiré du livret du festival en 2010)