Fil rouge du 26ème Festival Chrétien du Cinéma
Le fil rouge qui a serpenté dans la 26ème édition du Festival chrétien du cinéma fut celui de la liberté. Notre thème, « Liberté, je crie ton nom », fait allusion au célèbre poème de résistance de Paul Éluard, publié clandestinement dans la France occupée par l’Allemagne nazie.
Le film d’ouverture fut Liberté, long métrage qui parvient à sonder l’âme tzigane avec un regard sensible et bienveillant, le réalisateur Tony Gatlif illustre une âme libertaire, sans attaches, joyeuse et débonnaire, pour laquelle les valeurs vitales sont la liberté, la communauté et la nature.
Zabou Breitman signe un très beau film d’animation avec Les Hirondelles de Kaboul sur les ravages des talibans dans l’Afghanistan des années 1990 : récit poignant qui interroge le spectateur sur la quête de liberté, son libre arbitre et son humanité.
Printemps, été, automne, hiver… Printemps de Kim Ki Du : un enfant grandit auprès d’un vieux moine. Le rythme des saisons accompagne les cycles de la vie du jeune disciple. Ce dernier connaîtra la perte de l’innocence, la passion, la jalousie et ses pulsions destructrices, mais surtout la liberté, la rédemption et l’expérience, avant de devenir à son tour un maître.
Avec Rêve d’Omar Belkacemi, nous découvrons ce Royaume perdu qu’il s’agira de quêter : celui de la liberté, au sens de l’autonomie à gagner pour sortir de l’état de minorité. C’est un cinéma poétique dans le monde du rêve et de la liberté.
Camille, dans Les éblouis de Sarah Suco, est confrontée à une dérive sectaire. La jeune fille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.
Ramon tétraplégique depuis plus de 30 ans n’a plus qu’un désir : pouvoir décider librement de sa liberté et terminer sa vie dans la dignité. Tel est le sujet du film Mar Adentro d’Alejandro Amenabar.
Avec Le Fantôme de la liberté, Luis Buñuel nous interroge sur la liberté du créateur qui n’est, pour lui, que le fantôme de la liberté.
Grand film néo-réaliste italien, Roberto Rossellini à travers une peinture sociale et politique de son pays, débute avec Rome ville ouverte, sa trilogie de la guerre avec le combat pour le la liberté d’un peuple opprimé.
Timbuktu (prix du jury œcuménique du Festival de Cannes en 2014) d’Abderrahmane Sissako, œuvre splendide, à la fois fragile et puissant, solaire et terrifiante, nous parle de dignité et de sagesse, de résistance et de liberté, à l’instar de cette magnifique scène de football sans ballon (car ils sont interdits), pleine d’espoir, qui atteste que la pire des répressions ne pourra jamais ôter le lien et l’amour entre les hommes.
Dans Nostalgia, Mario Martone raconte le retour de Felice dans sa ville natale, Naples, dans laquelle il se perdra pour se libérer de son passé et enfin connaître la paix.
L’extraordinaire mélodrame psychologique Quand passent les cigognes de Mickaël Kalatozov les choix d’une héroïne qui veut se libérer des chaines du passé.
Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault, film d’animation, est, quant à lui, une fable politique et sociale sur la liberté.
A travers le documentaire I am not your negro, Raoul Peck retrace le combat des noirs américains pour la liberté de leurs droits civiques.
Avec Le Bleu du caftan, Maryam Touzani, avec subtilité et poésie, s’attache à questionner les mœurs de son pays et la liberté d’aimer.
Leyla Bouzid brode dans A peine j’ouvre mes yeux un hymne de liberté sur la jeunesse tunisienne.
200 mètres d’Ameen Nayfeh, sur le thème de la liberté de circuler, désigne la distance qui sépare le balcon de Mustafa dans la ville cisjordanienne de Tulkarem de sa famille dans la ville israélienne de Hadera. Le jour où Mustafa, à cause de l’ accident de l’un de ses enfants, doit se rendre « de l’autre côté », il entame une odyssée de plusieurs centaines de kilomètres, à la fois absurde et dangereuse, pour franchir la « ligne » clandestinement et parvenir à ses fins.
Lulu, excellente mère de famille s’offre dans le film Lulu, femme nue de Solveig Anspach une parenthèse enchantée de liberté.
Avec la séance de clôture, c’est un film courage Taxi Téhéran pour la liberté d’expression en Iran. Malgré les interdictions du régime islamique, l’iranien Jafar Panahi persiste et signe un film réquisitoire d’un courage inouï contre la dictature et en faveur de la liberté d’expression.
Le Festival Chrétien du Cinéma 2025 est déjà en route avec un nouveau thème et de nouvelles rencontres.
A très bientôt
Philippe Cabrol, Co-pilote du Festival chrétien du cinéma.