Festival de Cannes… 77e… action !
Festival de Cannes : Furiosa, Costner, Cage, Dupieux… Ces films n’auront pas la Palme d’or 2024 mais ils vont faire l’événement !
Festival de Cannes… 77e… action ! L’action et le cinéma épique seront au rendez-vous de cette nouvelle édition, qui se tient du 14 au 25 mai sur la Croisette sous la présidence de la réalisatrice Greta « Barbie » Gerwig, et qui sera notamment marquée par un hommage et une Palme d’or d’honneur décernée à George Lucas en fin de quinzaine.
Lancée par Quentin Dupieux et la troupe cinq étoiles du Deuxième Acte, la manifestation accueillera notamment deux films américains très attendus hors compétition : Furiosa : une saga Mad Max, prequel rapide et furieux du Fury Road de George Miller, et le western Horizon, premier volet d’une saga en quatre films signée Kevin Costner.
Une immense figure du cinéma hollywoodien recevra une Palme d’or d’honneur à Cannes 2024 :
Après Tom Cruise, Michael Douglas, Harrison Ford ou encore Jodie Foster, c’est le réalisateur et producteur George Lucas qui recevra une Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes 2024.
« Immense figure du cinéma hollywoodien, le réalisateur, scénariste et producteur George Lucas recevra la Palme d’or d’honneur le samedi 25 mai prochain lors de la cérémonie de Clôture du 77e Festival de Cannes, retransmise en direct sur France 2 », annonce le Festival dans un communiqué.
Le Festival le présente comme étant « indissociable des sagas Star Wars et Indiana Jones ». George Lucas avait d’ailleurs foulé les marches, notamment en 2005 pour Star Wars, et en 2008 pour Indiana Jones 4.
Dans ce communiqué, le Festival partage la réaction du cinéaste, qui se remémore sa première fois au Festival : « Le Festival de Cannes a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur. J’ai été surpris et ravi lorsque mon premier film, THX-1138, a été sélectionné pour être projeté sur la Croisette en 1971. Depuis, je suis revenu au Festival à de nombreuses reprises en tant que scénariste, réalisateur et producteur. Je suis vraiment honoré par cette reconnaissance spéciale qui signifie beaucoup pour moi. »
Si vous aimez le cinéma de George Lucas, précisons que le cinéaste a récemment eu les honneurs d’un roman graphique, intitulé Les guerres de Lucas, revenant sur la folle aventure de la création de Star Wars, ses débuts de réalisateur et toutes les épreuves qu’il a dû surmonter pour mettre sur pied l’une des plus grandes sagas de science-fiction de tous les temps. Très documentée et ludique à la fois, cette BD richement illustrée propose une plongée dans la carrière du cinéaste. Elle est cosignée par Renaud Roche et Laurent Hopman, aux Editions Deman.
Cannes 2024 : 19 films en compétition pour la Palme d’or, qui succèdera à Anatomie d’une chute ?
Les 19 films en lice pour la Palme d’or 2024 ont été dévoilés. 5 films français signés Jacques Audiard, Coralie Fargeat, Christophe Honoré, Gilles Lellouche et Agathe Riedinger sont en sélection, aux côtés de Coppola, Schrader et Cronenberg.
« C’est au cinéma que le film a rendez-vous avec son histoire, c’est là qu’il construit sa légende ». La Présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch, a partagé un bilan très positif de sa première année à la tête de la manifestation, à la fois succès critique (26 nominations aux Oscars pour neuf des films de la sélection 2023 et trois statuettes décrochées) et public (plus de 220 000 entrées durant la quinzaine, plus de 3 millions de téléspectateurs pour la cérémonie de clôture et un formidable écho sur les réseaux sociaux), et grand messe de la planète cinéma avec 120 pays représentés et plus de 14 000 professionnels au Marché du Film.
« La magie du grand écran est intacte » :
Plus que jamais, à ses yeux, le Festival de Cannes a démontré sa « capacité unique à repérer le meilleur film et à le mettre sur orbite ». La « magie du grand écran est intacte », donc, pour Iris Knobloch, sans pour autant accabler les plateformes de streaming, formidable relais pour les longs métrages afin de toucher un large public. « La guerre des écrans n’aura pas lieu » a t-elle asséné avec bienveillance dans le cadre de la conférence de presse d’annonce de la sélection 2024, organisée ce 11 avril dans le cadre de l’UGC Normandie.
Tous les films en Compétition :
All We Imagine As Light de Payal Kapadia
L’Amour Ouf de Gilles Lellouche
Anora de Sean Baker
The Apprentice de Ali Abbasi
Bird de Andrea Arnold
Caught By The Tides de Jia Zhang-Ke
Diamant Brut de Agathe Riedinger (1er film)
Emilia Perez de Jacques Audiard
The Girl With The Needle de Magnus Von Horn
Grand Tour de Miguel Gomes
Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos
Limonov – The Ballad de Kirill Serebrennikov
Les Linceuls de David Cronenberg
Marcello Mio de Christophe Honoré
Megalopolis de Francis Ford Coppola
Motel Destino de Karim Aïnouz
Oh Canada de Paul Schrader
Parthenope de Paolo Sorrentino
The Substance de Coralie Fargeat
NDLR : des films pourront être ajoutés à cette sélection dans les semaines prochaines.
Une compétition de haut niveau avec de grands noms :
Impossible de faire l’impasse sur les trois grands vétérans de la compétition officielle, à commencer par le retour de Francis Ford Coppola (85 ans), lauréat de deux Palme d’or avec Apocalypse Now et Conversation secrète. Il présente Megalopolis avec Adam Driver, un projet ambitieux et encore très secret.
David Cronenberg (81 ans) revient aussi, deux ans après Les Crimes du futur, avec Les Linceuls, un film très personnel né suite au décès de son épouse, Carolyn Zeifman, en 2017. Enfin, Paul Schrader (77 ans) revient sur la Croisette avec Oh Canada !, film avec Richard Gere et la star d’Euphoria, Jacob Elordi.
La France représentée par cinq fois :
Côté France, le pays est bien représenté avec Christophe Honoré et Jacques Audiard, là aussi deux habitués du Festival. Le second présente un film en langue anglaise, Emilia Perez, avec, entre autres, Zoe Saldana et Selena Gomez. Après le succès populaire du Grand bain, Gilles Lellouche entre en compétition avec L’Amour ouf qui réunit François Civil et Adèle Exarchopoulos.
Deux Françaises font elles aussi leur entrée en compétition. La première, Coralie Fargeat, avait réalisé Revenge, un thriller horrifique, en 2018. Ici, elle révèle The Substance, un film gore avec Demi Moore. La deuxième, Agathe Riedinger, réalise son tout premier film, Diamant brut. L’occasion pour les spectateurs de découvrir une nouvelle cinéaste.
Cannes 2024 célèbre le cinéma immersif :
Enfin, sept ans après une première expérimentation avec Carne y Arena de Alejandro González Iñárritu, une nouvelle section compétitive, baptisée « Compétition Immersive », célèbrera les nouvelles formes et approches innovantes et interactives permise par la réalité virtuelle et/ou augmentée, pour « mettre en valeur cette nouvelle génération d’artistes internationaux qui inventent et développent de nouvelles expériences narratives, en rupture avec le cadre bidimensionnel de l’écran cinématographique ».
Huit œuvres immersives ont été sélectionnées dans le cadre de cette première édition, et seront proposées aux festivaliers et professionnels dans le cadre d’une exposition de 1300 m2 organisée au multiplexe Cineum de Cannes La Bocca. Elles concourront pour le Prix de la Meilleure Œuvre Immersive, décerné par un jury international à l’occasion d’une cérémonie de clôture spécifique.
Les retrouvailles Richard Gere – Paul Schrader :
Richard Gere retrouve Paul Schrader, son réalisateur d’American Gigolo – 44 ans après la sortie du film qui avait fait exploser les ventes de costards Armani et de singles de Blondie. Mais l’heure n’est pas à la fête, plutôt au crépuscule : Oh, Canada, adapté d’un roman de Russell Banks, racontera l’ultime interview d’un célèbre documentariste condamné par la maladie, qui veut rétablir la vérité sur sa vie auprès de l’un des ses étudiants. Schrader, qui a médiatisé ses propres ennuis de santé ces derniers temps, a déjà insisté sur les dimensions autobiographique et « terminale » de ce film qui le voit revenir à la compétition cannoise, qu’il n’a plus fréquenté depuis Mishima et Patty Hearst dans les années 80. Au générique du film, on retrouvera aussi Uma Thurman et Jacob Elordi, révélation d’Euphoria, admiré récemment dans Saltburn et Priscilla, qui, s’il était né à une autre époque, aurait fait un beau gigolo américain.
Sebastian Stan devient Donald Trump :
Découvert à Cannes en 2018 avec l’ovni Border, l’Iranien Ali Abbasi revient avec The Apprentice, un film « très américain », dixit Thierry Frémaux. Sebastian Stan s’y glisse dans la peau d’un jeune Donald Trump dans les années 70, alors qu’il est encore entrepreneur immobilier. Un biopic sur un apprenti et son mentor qui racontera la comment l’avocat Roy Cohn (Jeremy Strong de Succession) a influencé Trump. Si The Apprentice réussit à être aussi ludique qu’éclairant sur la personnalité de l’ancien président américain, on devrait passer un bon moment.
La love story de Yórgos Lánthimos et Emma Stone :
Alors que Pauvres Créatures avait triomphé à Venise l’année dernière, Yórgos Lánthimos fait des infidélités à la Mostra. Tant mieux pour nous, tant pis pour les Italiens : Kinds of Kindness réunira Emma Stone (les deux ne se lâchent plus), Jesse Plemons, Willem Dafoe ou Margaret Qualley. Annoncé comme une « fable en triptyque » (jolie façon de dire « film à sketches »), ce long-métrage en compétition ne devrait pas dérouter les fans du réalisateur grec : il y sera question d’une personne au pouvoir spécial, d’un homme voulant reprendre le contrôle de sa vie ou d’une femme disparue en mer qui revient étrangement… Si on pouvait déjà réserver nos billets, on l’aurait fait.
Fargeat II : la revanche :
« Pour faire du cinéma de genre, pour que ça marche, il faut qu’on soit un grand cinéaste », a affirmé Frémaux lors de l’annonce de la sélection de The Substance en compétition. Avant de saluer Julia Ducourneau, bien sûr. Le point commun avec la Palme d’or Titane ? The Substance est un film de genre réalisé par une femme, en l’occurrence Coralie Fargeat, autrice du rape and revenge sanglant, bien nommé et justement remarqué Revenge en 2017. Sept ans plus tard, voilà The Substance, avec Margaret Qualley, Demi Moore et Dennis Quaid -sans qu’on sache vraiment si ce dernier remplace le regretté Ray Liotta, qui avait été casté en février 2022 dans le film, trois mois avant sa mort. De toutes façons, même si on a très envie de voir ça, l’intrigue est toujours top secret : c’est paraît-il un film de body horror.
Les retrouvailles Merlant / Sciamma :
On l’attendait (aussi) dans le rôle- titre du Emmanuelle d’Audrey Diwan (qui devrait cependant monter les marches comme… co- scénariste de L’Amour ouf !) mais on devra sans doute patienter jusqu’à la Mostra. Et c’est comme réalisatrice (trois ans après Mi iubita mon amour, présenté à Cannes en séance spéciale) que Noémie Merlant sera présente en sélection avec son deuxième long métrage, Les Femmes au balcon, dont elle tient avec Souheila Yacoub et Sanda Codreanu l’un des trois rôles féminins principaux. Une comédie flirtant joyeusement avec l’horreur, co- écrite avec Céline Sciamma, sa réalisatrice de Portrait de la jeune fille en feu, dans laquelle trois co- locatrices s’immiscent dans l’appartement de leur mystérieux voisin, source de fantasmes. Un programme idéal pour une séance de minuit hors compétition.
Grande première pour Lellouche :
Six ans après la présentation de son premier long en solo, Le Grand Bain, Gilles Lellouche revient comme réalisateur sur la Croisette mais change de catégorie en accédant à la compétition avec L’Amour ouf, libre adaptation de Neville Thompson qu’il a en tête depuis 15 ans. Un geste fort de la part de Frémaux tant Lellouche n’a pas la fameuse « carte » qui vaut immunité critique à Cannes et qu’il s’est régulièrement et gratuitement fait étriller par certains journaux qui doivent déjà aiguiser leur fiel. Nous, on a, à l’inverse, hâte de découvrir cette fresque amoureuse sur plusieurs décennies (à la BO qui promet d’être dingue) centrée sur le duo Adèle Exarchopoulos- dont les personnages sont incarnés, adolescents, par Mallory Wanecque (Les Pires) et Malik Frikah.
Un portrait de femmes signé Paolo Sorrentino :
Sorrentino à Cannes, en soit cela n’a rien d’exceptionnel. L’italien fait partie des habitués de la Croisette et revient ici comme à la maison. La grande nouveauté, l’événement voire même l’excitation tient plutôt à la nature de son nouveau projet. S’il a su sublimer les femmes (pensez à Laura Chianti dans L’Ami de la famille ou à Kasia Smutniak dans Silvio et les autres), le cinéaste n’a pour l’instant filmé que des (vieux) personnages masculins en proie aux doutes, à la solitude existentielle ou aux effrois de la nostalgie (Jep Gambardella, Titta di Girolamo, Fred Ballinger ou Berlusconi pour ne citer que ces quatre là). La sublime photo révélée dans la foulée de la conférence de Frémaux ainsi que le synopsis écrit par Paolo himself, indique qu’il vient donc de mettre en scène sa première héroïne. On suivra donc Parthénope (qui tient son nom de l’une des sirènes de L’Odyssée, et reste une figure tutélaire de Naples) de sa jeunesse à sa vieillesse, des années 50 à nos jours. Femme libre, victime de sa beauté et naviguant dans les ressacs du temps, Parthénope fait penser sur le papier à une version féminine et moins cynique du Gambardella de La Grande Bellezza ou à une version live et napolitaine de Millenium Actress (le rêve, le temps qui passe, le cinéma…). Mélange de sensualité, de voyage temporel, d’évocation mythologique et littéraire (Gary Oldman joue un écrivain)… Parthénope ressemble déjà à un très très grand Sorrentino.