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Hommage au cinéaste Henri Graziani

Le 8 juillet 2024, Pietracorbara a fêté la mémoire d’Henri Graziani (1930-2014). Ce village du Cap corse, berceau de sa famille, a mis à l’honneur le cinéaste à l’occasion du dixième anniversaire de sa mort. Henri Graziani, né à Rabat, dans le protectorat français du Maroc, est un acteur, dialoguiste, scénariste et réalisateur corse. Il commence sa carrière au théâtre, à Bastia puis à Paris. Il suit des cours avec Henri Rollan, sociétaire de la Comédie Française et devient l’assistant de Bernard Jenny, directeur du Théâtre du Vieux-Colombier, et, au cinéma, celui d’Henri Fabiani. Il réalise plusieurs courts métrages (Anatole, Le temps d’apprendre à vivre, Bona Sera). Avec Philippe Noiret et son épouse Monique Chaumette, il tourne Poil de Carotte (1973),son premier long métrage, adapté du roman autobiographique de Jules Renard. Dans son second long-métrage, Nous deux, tourné dans le Cap corse, à Sisco et Pietracorbara, il fait appel aux mêmes acteurs, qui interprètent un couple de retraités de retour sur leur terre.

Membre de l’Académie européenne des sciences, des arts et des lettres, Henri Graziani est encore le scénariste de deux films à succès, Le Fils (1973), de Pierre Granier-Deferre, avec Yves Montand et La baraka (1982), de Jean Valère, avec Roger Hanin. On l’a vu aussi comme acteur dans Le cadeau d’Elena (2004), de Frédéric Graziani et Ton endroit (2011) d’Anaïs Versini.

Un hommage à Henri Graziani a été rendu ce 8 juillet par Alain Burroni, maire de Pietracorbara, Dominique Landron et Antoine Filippi, directeur de la Cinémathèque de Corse, Antonia Luciani, conseillère exécutive à l’Assemblée de Corse, Anne-Laure Santucci, vice-présidente de la Communauté de communes du Cap corse) et Danielle Maoudj, poétesse, compagne et complice du cinéaste. Cette présentation a été suivie de l’inauguration de la place baptisée Piazza Henri Graziani.

Lors du Festival de Cannes, le 16 mai 2024, a eu lieu une cérémonie en l’honneur des réalisateurs corses sélectionnés. À son image, de Thierry de Peretti, a été sélectionné pour la « Quinzaine des cinéastes » et Le Royaume, de Julien Colonna, dans « Un certain regard ». Henri Graziani, en montrant que la Corse était une terre de cinéma, a été un précurseur. Ses œuvres s’inscrivent dans la géographie mentale de l’île et filment avec bienveillance les déclassés. Éloigné des clans et des réseaux, le cinéaste a vécu dans le dépouillement. Sa voix et la brièveté de ses réparties l’ont fait surnommer « Jouvet ». Écorché, nonchalant, esprit libre par-dessus tout, Henri Graziani régalait ses amis de son sens de l’autodérision et de sa verve cinglante.

Une projection en plein-air de Bona Sera et de Nous deux, sur le parvis de l’église Saint-Clément, a conclu la soirée. Une jolie manière de raviver, sous les étoiles, la mémoire de l’artiste au sourire malicieux et à la culture pétillante que fut Henri Graziani.

Anne-Cécile Antoni

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