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Retour sur l’avant-première : Un simple accident

Beau succès pour l’évènement du mardi 30 septembre 2025, organisé par le cinéma Pathé-Comédie de Montpellier, Chrétiens et Cultures et Pro-Fil à l’occasion de l’avant-première du film lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes 2025, Un simple accident, du cinéaste iranien Jafar Panahi. 150 spectateurs ont participé au débat animé par Arielle Domon, pour Pro-Fil, et Philippe Cabrol, pour Chrétiens et Cultures. Des Iraniennes et Iraniens de Montpellier ont apporté leur éclairage nuancé et leur contribution lucide aux échanges nourris de cette soirée.

Le film a été tourné dans la clandestinité par une équipe en butte aux menaces et intimidations constantes : « Tous ensemble avec notre matériel, nous tenions dans deux voitures. », a rappelé le cinéaste. Cette tragi-comédie aussi bouleversante que burlesque est servie par un trépidant collectif d’acteurs non-professionnels. Un simple accident, s’il est une vigoureuse dénonciation de l’enfer tortionnaire des prisons iraniennes, fustige aussi le fléau de la corruption et fait preuve d’empathie envers le mouvement « Femmes, vie, liberté ». Les diverses classes sociales de l’Iran contemporain s’y croisent. Les participants ont souligné que le film soulevait de redoutables questions éthiques. Doit-on céder à l’esprit de vengeance et perpétuer la violence ? Est-il possible de pardonner à son bourreau ? Doit-on lui laisser la vie sauve, au risque d’être à nouveau persécuté ? Peut-on rester humain en face de lui ? Après des traumatismes indélébiles, une victime de tortures a-t-elle la possibilité de se reconstruire ? Le film ne manque jamais, pour autant, de souligner l’humanité des tortionnaires. À cet égard, sa thématique rappelle Les fantômes de Jonathan Millet, lauréat du Prix 2025 « Croire au cinéma ».

L’insoumis Jafar Panahi, l’une des consciences cinématographiques de l’Iran, combine magistralement humour, poésie et insolence pour témoigner des tragédies de son pays comme de la vitalité de son peuple, dans ce film profondément humaniste, véritable acte de résistance.

Un simple accident a été choisi pour représenter la France aux prochains Oscars 2026 dans la catégorie meilleur film international. A 64 ans, Jafar Panahi, qui dit ne pas pouvoir vivre ailleurs qu’en Iran, ne se montre pas si pessimiste : « L’Iran est en passe de connaître un grand changement. J’ai l’espoir. »

Anne-Cécile Antoni

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