Frère et sœur
En direct du @Festival de Cannes : Frère et sœur d’Arnaud Desplechin
Un frère et une sœur à l’orée de la cinquantaine. Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps – quand Louis croisait la sœur par hasard dans la rue, celle-ci ne le saluait pas et fuyait. Le frère et la sœur vont être amenés à se revoir lors du décès de leurs parents.
Le début du film est saisissant Louis, pleure son enfant qui vient de mourir. Alice, sa sœur, est sur le palier de la porte refusant d’aller présenter ses condoléances. Louis fait interdire violemment à sa sœur d’entrer dans son appartement. Ce n’est pas le premier film dans lequel Arnaud Desplechin analyses des conflits au sein d’une fratrie, et notamment entre frère et sœur. Dans ce film, il y a de l’inexpliqué et de l’inexplicable dans cette haine entre frère et sœur qui dure depuis plus de 20 ans. Cette haine est le fil conducteur du film, mais nous n’en connaitrons ni les raisons ni les conséquences. Le réalisateur nous entraine dans les affres de l’âme humain, entre aime et haine, il n’y a qu’un pas, un pont ( le n) à franchir
Si Louis évoque peu sa rancœur envers sa sœur, celle-ci au contraire devient irrationnelle, voire hystérique et sa haine envers Louis la dévore. « Je crois que je te hais » lui dit-elle d’une voix calme et posée, sans aucune explication. Une photo sublime tant au niveau forme qu’esthétique, des gros plans sur Alice et Louis et de l’intensité dans les jeux des deux comédiens principaux jalonnent le film.
Philippe Cabrol