
Laissez-moi
En direct de Cannes : Analyse du film : Laissez-moi
Sortie en France : prochainement / 1h 32min / Drame
De Maxime Rappaz
Avec Jeanne Balibar, Thomas Sarbacher, Pierre-Antoine Dubey
C’est un film intimiste de l’ordre du mélodrame qui saisit le portrait d’une femme d’une cinquantaine d’année magnifiquement porté par Jeanne Balibar. Cette femme est positionnée autour de sa condition de mère et de ses difficultés ainsi qu’ autour de son choix de « femme libre ». Elle nous amène dans un ailleurs le temps d’un été.
Tous les actes de cette femme relèvent du quotidien, la chorégraphie des gestes définit les dialogues ciselés des personnages. L’image est au service d’un film construit au service du geste, du regard et de l’acteur.
Les plans géographiques, qui montrent la double vie de Claudine, délimitent le trajet, le parcours quotidien de Claudine vers un autre monde. Cet aller/retour maison et hôtel permet le passage d’un lieu calme à un lieu vertigineux à travers les vues des montagnes et du barrage.
La mise en scène est est sensible et millimétrée, les tensions et les contradictions du personnage de Claudine nous prouvent une nouvelle fois que Jeanne Balibar est une très grande actrice et fait penser ici à Delphine Seyrig.
Quand à la fin du film Claudine crie, c’est une notion de vertige, de vie retenue mais aussi de liberté.
Philippe Cabrol