
Les Filles d’Olfa
De retour du Festival de Cannes : Présentation du film : Les Filles d’Olfa
Compétition officielle
Genre : Drame, documentaire
Durée : 1h50mn
Date de sortie : 5 juillet 2023 Réalisatrice : Kaouther Ben Hania
Actrices principales : Hend Sabri, OLfa Hamrouni, Eya Chikahoui
La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles. Un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.
Olfa a quatre filles dont deux ont disparu. La réalisatrice tunisienne, Kaouther Ben Hania, nous annonce dès le début qu’elles seront remplacées par des actrices. Olfa a son double de cinéma et l’on peut apprécier le travail de la comédienne en charge de jouer son rôle quand elle s’approprie ses paroles. Le film est une mise en abyme qui nous montre sa propre fabrication. De fait, il constitue une sorte de docu-fiction d’un nouveau genre. Il est aussi question d’un autre abîme, immense et sans fond, celui de cette famille brisée depuis que les deux filles aînées se sont radicalisées et ont quitté le foyer pour faire le djihad. Leur abîme à elles se compte désormais en années de prison.
Le film est très féminin, de par le regard de sa réalisatrice et la présence quasi exclusive de femmes à l’écran. Il est aussi très parlant. D’ailleurs la liberté de parole d’Olfa avec ses deux plus jeunes filles est totale. La mise en scène est sobre, il y a peu de décors pour mieux se concentrer sur le récit des souvenirs exprimés ou joués, et exorciser la douleur qui les ronge. Pour Olfa et ses filles les témoignages face caméra sont une catharsis qui renforce leurs liens et cicatrise un peu les blessures.