Goutte d’or
En direct du Festival de Cannes : Goutte d’or de Clément Cogitore
Ramsès, trente-cinq ans, habile manipulateur et un peu poète, a mis sur pied un solide commerce de la consolation. Il tient un cabinet de voyance à la Goutte d’or à Paris. Habile manipulateur et un peu poète sur les bords, il a mis sur pied un solide commerce de la consolation. Là, il convoque les morts, console et transmet une parole qui vient s’enrouler comme une couverture autour d’un deuil. Bien sûr, il y a un truc. L’arrivée d’enfants venus des rues de Tanger, aussi dangereux qu’insaisissables, vient perturber l’équilibre de son commerce et de tout le quartier. Jusqu’au jour où Ramsès va avoir une réelle vision.
Film noir qui se déroule dans le 18ième arrondissement de Paris, au cœur des voyants et des voyous. Le générique nous donne déjà le ton en plaçant le spectateur dans l’étrange avec la vision d’un chantier de nuit comparable à un ballet de lumière et de sons étranges. Fantastique, mystique , crimes, violences, trafics,… se logent dans ce film. Le réalisateur nous révèle une une fois de plus son sens de la composition, un magnifique jeu de lumière et d’ombre. «Je suis un voleur, un menteur. Je suis comme lui. Je ne suis pas un enfant du royaume mais du vent et de la nuit.». Cette phrase prononcée par le héros positionne le plus exactement possible le film.
Ce film étonnant et inquiétant, mais aussi romanesque, est un pari humain et artistique.
Philippe Cabrol