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Tiger Stripes

Présentation du film : Tiger stripes

Date de sortie : 13 mars 2024 ; Réalisatrice : Amanda Nell Eu

Premier film de la malaisienne Amanda Nell Eu, Tiger Stripes, présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023, apparaît comme un croisement entre Junior de Julia Ducournau et Tropical Malady d’Apichatpong Weerasetakul. La réalisatrice a toujours été fascinée par les films d’horreur et explique que les contes populaires et la croyance dans le surnaturel sont fortement ancrés dans la culture locale malaisienne. Ce film est le récit d’une métamorphose adolescente et d’une émancipation réjouissante. Nous sommes face à un portrait comme on en voit peu, entre règles scolaires, quotidien familial et profondeur de la jungle. Combinant pensée magique et cinéma de genre, la réalisatrice pulvérise les injonctions sociétales. Elle célèbre une féminité juvénile triomphante. Ce premier long-métrage audacieux, girly et mordant, kawaï et trash, est un réenchantement pour le cinéma de Malaisie et d’Asie du Sud-Est.

Zaffan, 12 ans, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme à une vitesse inquiétante. Ses amies se détournent d’elle alors que l’école semble sous l’emprise de forces mystérieuses. Comme un tigre harcelé et délogé de son habitat, Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa rage et sa beauté.

Dès qu’il s’agit de filmer le corps monstrueux de Zaffan, la réalisatrice opte pour une ellipse ou s’en remet à des effets approximatifs (son corps qui monte aux arbres en accéléré) et des prothèses en latex.

Tiger Stripes s’avère être un mélange de genres : horreur, drame social, pop culture adolescente. Il revisite les thèmes de la métamorphose et de la rébellion adolescente. Film fantastique et dérangeant, il mêle transformation corporelle, peur et superstition. Il nous entraîne au cœur de l’intimité féminine, à la découverte de soi et de son corps, nous interroge sur la norme et l’irrationnel, l’amitié et la jalousie. Le film soulève des questions sur l’identité, l’acceptation de soi, la place du collectif et les difficultés de s’en échapper, les réactions face à l’inconnu.

Notons que la réalisatrice place la jungle au cœur de son film, la jungle comme un refuge accueillant pour son héroïne.

Philippe Cabrol

https://chretiensetcultures.fr