
Carré Sainte-Anne
Repère urbain et lieu d’art contemporain de Montpellier, le Carré Sainte-Anne restauré accueille à nouveau visiteurs et artistes après quatre ans de travaux.
Ce monument emblématique du patrimoine montpelliérain a connu une histoire mouvementée. L’ancienne église médiévale, anciennement dédiée à saint Arnaud, prend le nom de Sainte-Anne à la demande des habitants. Détruite pendant les guerres de religion, l’édifice est reconstruit à partir de 1664. En 1845, son délabrement et son exiguïté rendent nécessaire sa démolition.
Au milieu du XIXe siècle, la municipalité confie à Jean Cassan l’édification d’un monument visible de loin, qui puisse structurer le paysage urbain. Cet architecte conçoit une église néogothique, dont les travaux s’achèvent en 1872. Le clocher-porche, surmonté d’une flèche polygonale, culmine à 68 m. La sculpture s’inspire de l’art français du XIIe siècle : anges portant l’encensoir, hommes représentant des vices comme la luxure et l’avarice. Puis, à la fin des années 1980, la diminution du nombre de fidèles se conjugue à la volonté de la commune de créer un espace culturel. L’église est ainsi partiellement désaffectée, en concertation avec le diocèse.
Elle devient en 1991 le Carré Sainte-Anne, qui accueille au fil des ans, dans ses 650 m 2 d’exposition, des artistes renommés. On se souvient des robes aériennes de mariées, suspendues dans la nef, de la Japonaise Chiharu Shiota, des œuvres du Sétois Hervé di Rosa ou de celles du graffeur américain JonOne. En 2010, Stéphane Pencreac’h y présente « La passion », dans une mise en scène théâtralisée très personnelle de la Passion du Christ. Le Carré Sainte-Anne, qui comptait jusqu’à 140 000 visiteurs par an, ferme en 2017 pour des raisons de sécurité.
Une importante campagne de restauration est lancée en 2021. La structure est consolidée. Les décors peints, comme les trompe-l’œil et les frises végétales des colonnes, sont rendus à leurs couleurs originales, tels qu’ils n’ont jamais été vus depuis 150 ans. Les trente vitraux sont nettoyés, y compris celui qui représente sainte Anne tenant la Vierge Marie dans ses bras, ainsi que la rosace typique de l’architecture néo-gothique.
Jusqu’au 15 juin 2025, on peut découvrir sur la place Saint-Anne une présentation de photos, « Sainte-Anne au carré ». Puis l’exposition inaugurale « Adventice », imaginée par l’artiste français JR comme une exploration de la mémoire des lieux et des âmes à travers un arbre monumental et collaboratif, s’ouvrira -en entrée libre- le 27 juin 2025. En attendant, la silhouette élégante et effilée du clocher de Sainte-Anne continue de veiller sur l’Écusson de Montpellier.
Anne-Cécile Antoni
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