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Dogman

Analyse du film : DogMan, de Luc Besson

Dans ce film lourd mais intriguant, un homme prénommé Doug, maltraité durant son enfance, grandit en s’éloignant des siens et en se rapprochant des chiens : des chiens par dizaines qui lui portent un amour inconditionnel et qui lui obéissent au doigt et à l’œil. Cette connexion prend même une tournure surréaliste, sorte de super-pouvoir qui permet à Doug d’ordonner des attaques ou d’organiser des cambriolages.

DogMan est d’une absurdité indéniable. Même si Luc Besson n’a jamais été connu pour sa finesse, le sérieux avec lequel il aborde son sujet rend le film, à la limite du ridicule. Il n’y a qu’à voir l’utilisation du prénom Doug proche de dog (chien), ou l’inscription god (Dieu) lu à l’envers par le héros pour faire à nouveau dog. Sans oublier la citation de Lamartine qui ouvre le film « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien ».

Cependant, il y a dans l’approche du réalisateur quelque chose d’assez intriguant, voire fascinant. Avec DogMan, Luc Besson se veut plus sombre, moins exubérant dans son style visuel et plus direct.

De plus, la représentation de son personnage est à mettre en comparaison avec deux de ses héroïnes Mathilda dans Léon , et Jeanne D’Arc dans le film éponyme : deux personnages féminins qui partagent avec Doug une enfance désastreuse, faite de violences et d’abus. Doug n’a que l’amour de ses chiens. Il est alors un personnage bien moins agréable que Mathilda, mais capable de déchaîner la même rage que Jeanne D’Arc. Il n’est également peut-être pas si anodin que ce héros masculin se travestisse et trouve une part d’humanité uniquement au sein d’un bar de drag queen.

Le réalisateur montre la violence de manière crue, toujours sans subtilité, exemple une fusillade finale assez désincarnée.

Philippe Cabrol

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