Rétrospective Luchino Visconti
Rétrospective Luchino Visconti au Cinéma Diagonal à Montpellier, à partir du 31 juillet 2024 :
Metteur en scène de cinéma, de théâtre et d’opéra, Luchino Visconti est un artiste hors norme. Aussi légendaire que ses origines aristocratiques, son œuvre est à revoir ou à découvrir à la lumière des autres arts (musique, littérature) et des métiers du cinéma (mise en scène, costumes, décors). Après une jeunesse au sein de la noblesse milanaise, les chevaux de course et le monde du théâtre, Visconti arrive à Paris dans les années 1930 pour y faire, dans l’effervescence du Front Populaire, son apprentissage artistique et politique auprès, entre autres, de Jean Renoir (Une partie de campagne). C’est en 1936 que Luchino Visconti fait ses débuts dans le cinéma. Il rencontre, grâce à Coco Chanel, Jean Renoir avec qui il commence à travailler en France, comme assistant-réalisateur sur Les Bas-fonds et comme créateur de costumes pour Une partie de campagne.
De retour à Rome, il participe à la revue Cinema avec les jeunes intellectuels antifascistes qui deviendront les hérauts du néoréalisme italien.Visconti réalise son premier film Les Amants diaboliques, en 1942.
Avec Rocco et ses frères, sorti en 1960, Luchino Visconti reçoit le Prix spécial du jury de la Mostra. Il réalise deux ans plus tard, en 1962, le plus grand succès de sa carrière, Le Guépard, qui se voit récompensé de la Palme d’or au festival de Cannes. Ces deux œuvres sont notamment connues pour leur distribution, où l’on retrouve l’acteur français Alain Delon dans les rôles de Rocco et Tancrède.
Ses films suivants sont de véritables chefs d’œuvre. Le cinéaste décède 17 mars 1976, à Rome, des suites d’une forme grave de thrombose.
Seront projetées au cinéma Diagonal, les œuvres suivantes :
Senso 1954 :
En 1866, l’Autriche occupe encore la Vénitie. Durant une soirée à la Fenice, l’opéra de Venise, de jeunes vénitiens crient, lancent des fleurs aux couleurs du drapeau italien et des tracts sur des soldats autrichiens. Dans cette agitation, le marquis Roberto Ussoni provoque en duel le soldat autrichien Franz Malher. La comtesse Livia Serpieri s’inquiète pour Roberto. Tentant d’intercéder en sa faveur, Livia prend contact avec Malher. Dont elle tombe amoureuse.
Le guépard 1963 :
En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses chemises rouges, le prince Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence de Donnafugata. Prévoyant le déclin de l’aristocratie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante.
Le Guépard à travers son aristocratie et sa bourgeoisie émergente, dépeint un monde « complet » (avec ses différentes classes, ses rites sociaux et religieux…) qui se frotte aux enjeux multiples de mutations radicales – et paradoxales : selon la fameuse formule employée par Tancrède (Alain Delon) et reprise par le prince Salina (Burt Lancaster), « si nous voulons que tout se maintienne, il faut que tout change ». Cet « immobilisme dans le changement » tient à la fois à la contingence des évènements et des mutations de société mais aussi, plus largement, à « l’âme de la Sicile ». Le prince prend conscience de sa fin prochaine et de celle de l’aristocratie sicilienne.
Le guépard est la fresque d’une « fin de partie » thème qui va imprégner toutes les œuvres à venir de Luchino Visconti.
Ludwig, le crépuscule des dieux 1973 :
Ce film relate la vie de Louis II de Bavière, depuis son couronnement à l’âge de 18 ans jusqu’à son internement et sa mort à 40 ans.
En 1864, Louis de Wittelsbach est couronné Louis II, roi de Bavière. Il a dix-neuf ans. Passionné d’art et de musique, il fait la connaissance de Richard Wagner. Admiratif, il devient le mécène du compositeur. Rapidement, il délaisse le pouvoir, qui ne l’intéresse pas, pour se consacrer à ses rêves en faisant construire de véritables châteaux de contes de fées où il fuit les dures réalités de son temps.
L’innocent, 1976 :
A Rome, à la fin du XIXe siècle. Tullio Hermil, un riche et élégant bourgeois, trompe sa femme Giuliana. Depuis qu’il vit une relation tumultueuse avec sa maîtresse Teresa Raffo, les deux époux n’entretiennent plus que des rapports amicaux. Lassée des frasques de son mari, Giuliana se laisse séduire par Filippo d’Arborio, un jeune écrivain à succès. Il devient son amant. Elle tombe enceinte. Tullio va haïr l’innocent qui doit naître.
Philippe Cabrol
#visconti #cinema
