Benedetta
Benedetta de Paul Verhoeven
C’était l’un des films les plus attendus sur la Croisette Ce film qui a déjà fait verser tant d’encre, s’ouvre comme un choc. «La Sainte Vierge fait tout ce que je lui demande» dit Benedetta, enfant alors qu’elle est en voyage avec sa mère et son père. A l’origine de ce film, un livre de Judith C.Brown, Sœur Benedetta entre sainte et lesbienne. L’ouvrage raconte la vie d’une religieuse italienne du XVII siècle, qui au couvent de Pescia en Toscane, tombait régulièrement dans les extases mystiques, conversait avec Jésus. Elle fut prise pour une sainte puis soupçonnée d’être une affabulatrice avant de choquer les autorités religieuses quand furent découvertes ses relations sexuelles avec une autre religieuse du couvent.
Paul Verhoeven a toujours développé l’idée que les éléments primordiaux qui constituent la civilisation demeurent le sexe, la violence et la religion. Ce qu’il ne manque pas de traiter dans son dernier film. Sidérant,dérangeant ,baroque, se prêtant à plusieurs niveaux de lecture, Benedetta se situe dans la lignée de La chair et le sang réalisé par Paul Verhoeven en 1985.Une fois de plus, Paul Verhoeven confronte les femmes à toutes sortes d’agressions.
Paul Verhoeven propose à travers Benedetta une vision du Moyen Age érotique, facétieuse, politique. On voit dans le film la prégnance grandissante de la hiérarchie cléricale, la place de l’Eglise et le questionnement sur la foi, la relation entre le politique et le religieux. La notion de péché, qui concerne chaque personnage de ce film, est au coeur de cette œuvre. D’un point de vue cinématographique, ce film est remarquable.
BA film