Lettres au Père Jacob
La lumière du pardon
Fiche technique :
Film finlandais ; Réalisation : Klaus Härö
Distribution : Kaarina Hazard, Heikki Nousiainen, Jukka Keinonen
Genre : Drame ; Sortie en France : 2016 ; Durée : 1 h 14
Prix : Jussi (équivalent finlandais des Césars) du Meilleur film, du Meilleur acteur, de la Meilleure réalisation et de la Meilleure musique.
Le Finlandais Klaus Harö, né en 1971, est peu connu dans la sphère internationale. Les protagonistes de Lettres au Père Jacob sont un homme et une femme. La femme, c’est Leila, condamnée à perpétuité pour un crime dont on ignore la nature et qui vient d’être mystérieusement graciée. Le service pénitentiaire lui propose un travail de réinsertion, qu’elle accepte à contre cœur. L’homme, c’est le père Jacob, un vieux prêtre aveugle et solitaire, chez qui Leila est envoyée. Chaque jour, elle est chargée de lui lire la correspondance abondante qu’il entretient avec des personnes en détresse. Les deux personnages sont superbes et magnifiquement interprétés. Ce film est une merveille venue du Grand Nord.
N.B. : l’Église évangélique luthérienne étant la confession majoritaire en Finlande, le père Jacob est un pasteur luthérien.
Les trois parties du film :
- De l’arrivée de Leila chez Jacob à l’intrusion du facteur
- De l’intrusion du facteur au faux départ de Leila
- Du faux départ de Leila à la mort de Jacob
ANALYSE DU FILM[1]
- Par quoi commence le film ? (Quelle est la première image, la première scène ?)
- Par quoi se termine le film ? (Quelle est la dernière image, la dernière scène ?)
Première image : on entend des bruits de clés avant de voir un homme en très gros plan. Seul le bas de son visage est éclairé par la gauche et on voit la femme à laquelle il s’adresse par la suite. Le dialogue permet de saisir que nous sommes en prison, que l’homme est un juge et que la femme va être libérée après douze ans de détention, alors qu’elle était condamnée à perpétuité et qu’elle n’avait rien demandé
Dernière image : Leila a sa valise à la main avec le paquet de lettres de sa sœur, sur lequel elle lit longuement l’adresse. Le piano s’arrête et le vent souffle. Puis l’écran devient noir et le vent souffle avant que le piano ne reprenne pour le générique.
- Comment le rythme est-il donné ?
- Par l’arrivée quotidienne du facteur. On le voit arriver sept fois : deux pour donner des lettres, deux pour tourner au coin de la maison sans en donner, une pour donner un magazine, une pour faire semblant d’apporter des lettres, une lorsqu’il croise le convoi funéraire.
Sur quel contraste repose Lettres au Père Jacob ?
Sur un schéma maintes fois éprouvé au cinéma : la cohabitation de deux personnages que tout oppose et qui vont progressivement s’apprivoiser jusqu’à devenir indispensables l’un à l’autre. Ici, la relative originalité du dispositif tient au profil plutôt atypique des deux individus : d’un côté, Leila, femme au physique imposant, un peu bourrue, condamnée à perpétuité et finalement relâchée après douze ans de détention ; de l’autre, le père Jacob, un prêtre aveugle, affaibli par l’âge et perdant un peu la tête, qui attache un soin particulier à répondre aux lettres de personnes découragées qu’il reçoit. Il va pourtant bien falloir que les deux êtres, que les deux âmes s’apprivoisent.
Le scenario se garde dans un premier temps de nous révéler quel crime a commis Leila et pour quelles raisons elle a bénéficié d’une remise en liberté. Il met d’emblée ses deux personnages sur un pied d’inégalité : un homme vulnérable et une femme menaçante.
RELATION / INCARNATION
- Le Père Jacob est aveugle mais il entend très bien (il entend que le facteur arrive, il entend que celui-ci a un vélo neuf) et sa mémoire est phénoménale.Il récite par cœur la lettre aux Philippiens.
Il proclame de mémoire le texte de l’hymne à la charité, dans la première lettre de Saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 13, 2b-6) dans une église vide. Quel sens ont les paroles dites pour lui ?
Cet hymne a guidé et inspiré sa vie. En le proclamant, il trouve un sens à l’offrande de sa vie.
Il le proclame comme une ultime action de grâce avant de mourir, et alors qu’il va bientôt communier. Il le proclame tandis qu’il voit sa seule raison de vivre lui échapper.
C’est à 37’15’’, juste au milieu du film que l’hymne à la charité est récité par Jacob dans la chapelle : on peut considérer que c’est le cœur du film.
- Quelle est la relation du Père Jacob avec le monde alors qu’il habite un lieu totalement isolé ? Pourquoi les lettres sont-elles si importantes pour cet homme ?
- Le Père Jacob est en relation avec le monde par les lettres qu’il reçoit et dans lesquelles des personnes se confient à lui et demandent son intercession. Les lettres auxquelles il répond sont l’unique élément qui le relie à ses semblables et à la vie tout court.
- Qu’est-ce qui, dans le film, fait appel aux sens, du toucher en particulier ?
- – Le toucher : pour le Père Jacob, lorsqu’il coupe le pain, lorsqu’il touche une enveloppe, lorsqu’il s’agrippe à un arbre pour aller jusqu’à son fauteuil, lorsqu’il caresse un mur, lorsqu’il caresse ses vêtements liturgiques, lorsqu’il communie sous les deux espèces, lorsqu’il prend la main de Leila.
- – L’odorat : on a l’impression que Leila et Jacob hument l’odeur des bouleaux de la forêt toute proche.
- Quel effet le traitement de la lumière produit-il ? Dans quelles les séquences le cadrage et la lumière sont-ils particulièrement soignés ?
Certains plans intérieurs rappellent les jeux de lumières en clair-obscur de la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Ces clairs-obscurs sont à l’image de ces deux vies suspendues dans une période de transition, à la recherche de réponses et en proie au doute.
Les séquences où le cadrage et la lumière sont particulièrement soignés sont :
- Les scènes qui montrent de hauts arbres et un ciel lumineux.
- La salle à manger avec l’enfilade de pièces aboutissant sur une fenêtre lumineuse.
- Le soleil qui perce la forêt à la verticale du Père Jacob.
- Dans la chapelle, le visage du Père Jacob tendu vers la lumière.
- Le soleil qui éclaire la chambre du Père Jacob.
- Les lettres des correspondants toujours lues dehors, à la lumière du jour.
Ces séquences sont l’indice de la lumière intérieure qui traverse par moments les personnages. Elles nous acheminent peu à peu vers le dénouement.
- Qu’est-ce qu’on entend dans le film ? On entend des bruits de clé, la bouilloire qui siffle, Jacob et Leila qui respirent, les oiseaux qui chantent, les insectes qui bourdonnent, le vent qui souffle dans les arbres, l’orage, la pluie, les heures qui sonnent à la pendule.
- Quelle musique entend-on ? Que provoque-t-elle ?
- On entend surtout un motif au piano (un nocturne de Chopin), du Beethoven (un menuet), Haydn (un quartet), Offenbach.
- La musique est très discrète et favorise une atmosphère d’intériorité.
- Les dialogues sont réduits à l’essentiel, le silence a la part belle. Qu’est-ce que cela provoque ?
Toute la matière des Lettres au Père Jacob est simple, dépouillée, sans fioritures, sans péripéties rocambolesques, sans nœud dramatique palpitant. Rien ne disperse l’attention du spectateur. Il est amené à se concentrer sur les questions éthiques, spirituelles et existentielles que pose le film.
LES PERSONNAGES ET LA MISÉRICORDE
Un débat sur le thème de la Miséricorde, dans le but que chacun en arrive à se poser la question de la miséricorde dans sa vie : la Miséricorde d’abord, celle de Dieu à notre égard ; la miséricorde aussi, la nôtre envers les autres, celles des autres envers nous-mêmes.
Leila :
Qui est-elle vraiment, c’est-à-dire : qu’y a-t-il dans son cœur ?
Quel crime a-t-elle commis ?
Comment voit-elle ce crime ?
Qui a obtenu la grâce de Leila ?
Que dire de sa première rencontre avec le Père Jacob ?
Peut-elle changer ?
Peut-on lui pardonner ? Plus encore : peut-elle accepter qu’on lui pardonne vraiment ?
Et enfin : peut-elle accepter de se pardonner, d’accueillir la miséricorde et la Miséricorde ?
Le Père Jacob :
C’est un homme bien prosaïque qui propose du thé et des tartines à cette inconnue.
Fait-il vraiment confiance à Leila ? Oui.
La connaissait-il depuis longtemps ? Oui.
Quel est son vrai but avec elle ? Qu’elle se libère et se réconcilie avec sa sœur
Qu’y a-t-il vraiment dans son cœur à lui ? L’amour pour le Christ et les autres et la main tendue aux êtres qui sont rejetés, comme les criminels.
Le facteur, le messager :
Va-t-il accepter de comprendre et le Père Jacob et Leila ?
Va-t-il accueillir la grâce d’ouvrir son cœur au mystère de la Miséricorde, et de changer son regard sur la vie et la Vie ?
Le facteur se montre au début méfiant, incrédule, sceptique, voire soupçonneux. Il parle de Leila, cette détenue à vie. Il devient hostile et accusateur. Il demande à Leila : « Où est le Père Jacob ? Que lui avez-vous fait ? » Puis il accepte de faire semblant d’apporter le courrier.
Pour ces trois personnages :
Qu’est ce qui caractérise ce personnage au début du film ? Qui est-il ? À la fin du film, qu’est-il devenu ? Comment le changement s’est-il opéré ?
Le film va accompagner le chemin de Leila qui passera d’un silence buté à une parole qui libère. Ce chemin s’avère difficile car Leila ne veut ni de la bonté ni de la compassion du père Jacob. Ce refus va éprouver le père Jacob et lui faire franchir une ultime étape dans sa vie spirituelle : l’expérience d’avoir besoin d’aide va le mettre sur un pied d’égalité avec Leila. Il prend conscience qu’en aidant les autres, il reçoit aussi leur aide. C’est « cette mise au même niveau » qui va ouvrir le cœur de Leila et lui faire accepter d’être aidée, elle qui pensait que personne ne pouvait lui faire grâce, puisqu’elle avait détruit le bonheur de sa sœur.
Nous assistons à un double cheminement. Leila va apporter à Jacob cet amour sans lequel il n’était pas grand-chose. Jacob va apporter à Leila le pardon dont elle a besoin pour se reconstruire. Le père Jacob a été « un accoucheur », il a laissé l’ouverture se faire en Leila en l’encourageant par son silence et sa présence.
- Leila, la détenue, n’est pas une fausse méchante mais une grande blessée, presque handicapée dans son rapport à l’autre, sans que l’on sache si cela tient à son histoire tourmentée ou à la singularité de son caractère.
Ce récit d’une double quête intérieure, âpre et lumineux, traite de la difficulté à donner et pardonner, tant à soi-même qu’à autrui.
LIBÉRATION / ENFERMEMENT
- Quels sont les épisodes de rejet, de refus de la part de Leila ?
- -Refus de l’emploi proposé à la sortie de prison
- -Refus de serrer la main du vieux prêtre
- -Refus lorsqu’elle annonce qu’elle ne restera pas
- -Refus de s’asseoir à l’endroit où le prêtre a installé la tasse
- -Refus de continuer à lire les lettres, puisqu’elle jette un paquet dans le puits
- -Refus d’aider Jacob à sortir de la chapelle
- -Refus de rester chez Jacob (faux départ en taxi)
- Après ces refus qu’on pourrait qualifier d’impulsifs, de boudeurs, voire bougons, Leila se ravise rapidement et change d’attitude.
- Pourquoi Leila ne veut-elle pas sortir de prison ?
- Elle reste enfermée dans sa culpabilité et ne veut pas en sortir. L’emprisonnement physique prolonge et conforte son emprisonnement psychologique dans la culpabilité. Elle se sent coupable vis-à vis de sa sœur et elle ne veut affronter le monde extérieur.
- Quels sont les « enfermements » que vous avez relevés dans le film ?
- Le film commence par une sortie de prison et s’achève sur une délivrance.
- Lorsqu’elle est dans la maison, Leila se mure dans ses relations avec le Père Jacob. Les murs de la maison sont aussi ses murs intérieurs. Elle reste comme dans sa prison. C’est dehors qu’elle se confie au Père Jacob. Le contraste obscurité de la maison/lumière de l’extérieur reflète cette opposition. C’est l’histoire d’une femme fermée et enfermée qui est accueillie, contre son gré, par un prêtre aveugle enfermé dans sa cécité.
- Qu’est-ce qui sauve et libère Leila ?
- Auprès de cet homme modeste et pieux, la criminelle trouve le pardon dont elle a besoin pour pouvoir entamer une nouvelle vie. C’est la ferveur du Père Jacob à soulager les maux de ses correspondants, sa grande humanité et sa mansuétude désintéressée qui touchent Leila. C’est aussi, sans doute, la manière dont le Père Jacob offre sa vulnérabilité qui interroge Leila et la retient auprès de lui.
- Par trois fois, elle change de décision (séquences de la chapelle, du taxi, de la tentative de pendaison). Qu’est-ce qui la conduit à l’apaisement ? C’est la décision de rester. Partir, ce serait fuir et ce ne serait pas trouver l’apaisement.
- Quel est l’effet des larmes de Leila ? Comment les comprendre ?
- Leila va enfin pouvoir dire son histoire et laisser enfin couler ses larmes. Loin de ne signifier que tristesse ou douleur, les larmes parlent aussi de joie.
- Les larmes de Leila peuvent être soit la cause, soit l’effet de sa libération intérieure. Leila se vide, elle chasse sa haine. Leila comprend que, si elle a bénéficié d’une grâce, c’est que quelqu’un a agi pour elle et a été capable de voir en elle l’humanité dont elle-même se croyait privée.
- Lettres au père Jacob évoque la rédemption d’une condamnée, sans nous éclairer, avant la toute fin, sur les causes de sa détention. C’est une façon efficace de laisser au personnage son humanité, sans l’enfermer dans son crime. C’est une façon d’éviter que le spectateur ne porte sur lui un jugement stéréotypé.
VIE / MORT
- Dans le film, quelles sont les évocations de la vie et de la mort ?
- – La vie est évoquée par les lettres qui sont lues, les dialogues entre Leila et Jacob, le contenu de l’hymne à la charité, tout ce qui met en œuvre les cinq sens dans le film, le traitement de la lumière.
L’eau est aussi source de vie : le père Jacob, allongé sur la pierre tombale, est dérangé par une goutte de pluie qui tombe sur son visage. Il se redresse alors et revient à la vie.
- – La mort rode et frôle chacun. La scène de la tentative de suicide de Leila suit immédiatement celle où Jacob s’allonge sur une pierre tombale. L’église déserte évoque aussi le vide et la mort. On trouve dans les films du réalisateur suédois Bergman, qui poursuivait une quête existentielle, des églises tout à fait semblables à celle du film. Dans Le septième sceau, on voit une église avec des fresques médiévales sur les murs. Dans le film Les communiants, on voit le même banc de communion en demi-cercle, avec des balustres en bois qui ferment le chœur.
- Comment comprenez-vous le geste de Leila qui tente de se suicider ? ou celui du Père Jacob qui attend la mort sur une pierre tombale ?
- -Si Leila tente de se suicider, c’est peut-être qu’elle n’arrive pas à se débarrasser du poids de la culpabilité. Elle veut mettre fin à sa vie de pécheresse. Elle sent qu’elle a brisé l’existence de sa sœur. De plus, le Père Jacob est en train de perdre sérieusement la tête et les lettres n’arrivent plus. Elle ne pourrait donc plus lui être utile en quoi que ce soit. Elle renonce à se suicider lorsqu’elle entend le père Jacob arriver dans la maison.
- -Jacob, dans l’église, fait le bilan de sa vie. Il réfléchit sur le sens de son ministère. Il se livre à une sérieuse remise en question de sa mission et de son existence tout court : « Dieu n’a plus besoin de moi. Les autres non plus. » À propos de l’envoi des lettres, il est traversé par un doute : « Peut-être les gens le faisaient-ils pour moi. »
- Un peu plus tôt, il avait répondu à une lettre en ces termes : « Aucune créature du Seigneur ne doit se sentir inutile. » Maintenant, c’est lui qui se sent inutile. Il pourrait prononcer la dernière parole du Christ en croix : « Tout est accompli. » (Jean, 19, 30).
- Pourtant, à la fin, lorsque Leila lui confie toute son histoire, il cite un passage de l’Évangile dans lequel, à la question « Qui peut être sauvé ? », Jésus répond : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. »
CONCLUSION
Si le film véhicule des valeurs chrétiennes, Klaus Härö n’en fait pas un insupportable « prêchi-prêcha ». Bien au contraire, il envoie un message d’amour universel. Il réaffirme la primauté de l’amour et du pardon sur toutes les autres dispositions humaines.
Lettres au Père Jacob est un film sans grandiloquence, ni goût trop marqué du symbole : on n’y parle pas en prophète, et l’on y partage du café en poudre sur un coin de table. C’est cette simplicité qui fait toute la beauté du film, sa grande délicatesse, sa force vraie et discrète. Rien n’y est spectaculaire. Dieu ne se laisse pas voir, il se pressent. La marque de sa venue est une conversion du cœur.
Ce film est porté par une spiritualité toute simple, qui dit la foi en l’humanité et où passe le souffle fragile de la grâce.
« Une lumineuse et délicate histoire de pardon et de rédemption » LA VIE
« Une quête de paix intérieure » LA CROIX
« Une véritable expérience spirituelle de la beauté » RCF
Philippe Cabrol et Anne-Cécile Antoni
BONUS
Pour poursuivre en musique, on peut écouter des versets de l’hymne à l’amour (ou hymne à la charité, agape), chantés dans leur langue originale, le grec, par un chœur de Silésie (versets 1, 2, 4a, 7b, 8 et 13 du chapitre 13 de la première lettre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens).
On rejoindra par là le cinéma : on entend chanter ces versets dans la bande originale du film Trois couleurs, Bleu, du cinéaste polonais Krzysztof Kieslowski, décédé en 1996. Le film Bleu fait partie de la trilogie de Kieslowski, avec Blanc et Rouge : Bleu sur la liberté ; Blanc, sur l’égalité ; Rouge sur la fraternité. La musique de ces trois films a été écrite par Zbigniew Preisner, compositeur polonais de musiques de films.
[1] Notre trame suit certaines des pistes retenues par la fiche pédagogique du Service national de la Catéchèse et du catéchuménat de la Conférence des évêques de France.